Erico Randriarimalala, Président JAI Association (Jeune Actif Interrégional) et responsable de la thématique Jeune au sein du Mouvement Rohy, « La veille citoyenne est encore un défi que nous devons faire face, le suivi des finances publiques en faisait partie, la participation des jeunes à ce thématique est assez faible »
Président JAI Association (Jeune Actif Interrégional) et responsable de la thématique Jeune au sein du Mouvement Rohy partage son point de vue.
Pouvez-vous vous présenter ?
JAI Association est une organisation créée par les jeunes et agit pour les jeunes afin qu’ils deviennent des acteurs de développement et facteurs de changement positif au sein de leurs communautés respectives.
Parlez- nous de votre parcours
Depuis la création de JAI Association en 2012 jusqu’à maintenant, j’ai vécu autant de défi sur mes parcours dans l’engagement au sein de la société
malagasy. Ce qui m’a marqué le plus à cette époque, était le propos de JFK « ne demandez pas à ce que votre pays peut faire pour vous mais demandez à ce que vous pouvez faire pour votre pays ». J’avais le choix de me lancer dans l’entrepreneuriat ou de la politique mais j’ai décidé de m’engager dans la société civile en créant JAI Association. Il était et il l’est encore si difficile pour un jeune d’accéder à des ressources et des moyens pour monter une entreprise formelle, de plus les concurrences sont si rudes et parfois déloyales, les procédures et les démarches de la formalisation sont assez
compliqués et un peu cher. Mon combat d’aujourd’hui c’est de porter à haute voix l’aspiration des jeunes qui sont victimes du sous-emploi et du chômage.
Comment voyez-vous le système politique à Madagascar ?
Pour la politique, nous le savons que c’est un système pourri !!! pas de conviction ni de fondement idéologique mais se fonde sur le culte de personnalité, d’où la nécessité d’une forte éducation citoyenne et politique. J’avais la conviction que l’engagement civique et citoyen des jeunes est le
seul moyen de changer la donne et ce à travers de leur implication dans tous les secteurs tels que la société civile.
En tant que membre de la société civile. Comment trouvez-vous la participation des jeunes en tant que citoyens dans le suivi des finances publiques.
La veille citoyenne est encore un défi que nous devons faire face, le suivi
des finances publiques en faisait partie, la participation des jeunes à ce thématique est assez faible
Quels sont les blocages ?
Faire un suivi nécessite des compétences et techniques particulières, n’importe qui ne peut pas procéder à ce travail. Ce manque de compétence et technique des jeunes en la matière reste le premier blocage de sa participation, ensuite l’implication des Organisations de Société Civile est très limitée.
C’est-à-dire…
Ce que je veux en venir c’est que seul ceux qui a les compétences s’y met des actions mais elles sont moins nombreuses.
Et qu’en est-il de la transparence ?
On connait actuellement une émergence des OSC qui s’engagent dans ce thématique, on voit des jeunes bénévoles qui militent pour la bonne gouvernance, l’accès à l’information et la lutte contre la corruption. Par contre la transparence reste « opaque » !!!
« En un mot, pas de
transparence pour la gestion
des fonds alloués au riposte de
la covid 19, on connait la
somme mais on ne sait pas les
détails des dépenses
budgétaires »
L’Etat a mis en place le Tosika Fameno comme un appui aux ménages vulnérables. Comment trouvez- vous la gestion des fonds de riposte contre la covid19 surtout pour les ministères sectoriels?
En un mot, pas de transparence pour la gestion des fonds alloués au riposte de la covid-19, on connait la somme mais on ne sait pas les détails des dépenses budgétaires.

L’Etat avait mis en place les centres Lde commandement opérationnel covid19 (CCO) le 23 mars 2020 et les centres de traitement covid 19 (CTC) en juillet 2020, comme le cas du CTC mis en place au centre de commandement
opérationnel covid19 à Ivato. Est-ce que nous, citoyens, avons des informations sur les budgets et l’opérationnalisation de ces centres ? D’où viennent et où sont maintenant les différents matériels et véhicules utilisés dans les CCO par exemple les centaines de véhicules 4×4 ? De ce fait, suite à ces genres de mauvaise gouvernance (pas de transparence, une barrière
à l’accès à des informations fiables et à temps réel). Les citoyens n’arrivent plus à suivre les manœuvres des gouvernants, d’où le désintéressement à la vie publique et la méfiance envers les élus.
D’après vous que devraient- être la priorité de l’Etat dans le proje de loi de finances rectificatives afin qu’il soit conforme aux attentes des citoyens et préservent les secteurs sociaux ?
A mon avis, l’Etat avait déjà ce qu’il pense être les priorités selon le programme général de l’Etat (PGE), mais comme son nom l’indique loi de finance rectificative, cette loi doit refléter et être conforme aux attentes et par rapport au contexte du pays. En ce temps de crise, l’Etat doit miser sur la protection sociale puisque la majorité pour ne pas dire que presque la totalité de la population sont actuellement en difficulté. Cette protection sociale doit se manifester par l’augmentation des budgets des ministères des secteurs sociaux comme l’éducation, la santé ainsi que le développement humain surtout la jeunesse et les femmes.

2016 – 2018 :
En passant par JAI Association, Il a été vice-président de la plateforme des OSC des jeunes JEMA (Jeunesse En Mouvement Analamanga).
2015 à 2019 :
leader du Club Youth Civic Action Madagascar (YMCA) Conseiller au sein de
l’Observatoire de la Jeunesse.
Depuis 2020 :
responsable de la thématique Jeune au sein du Mouvement Rohy et SAFIDY observatoire des élections depuis 2017.
Myoura